En ce printemps, il n’y a pas que le coronavirus qui essaime. Les plantes aussi se multiplient, et les agriculteurs sortent semences, tracteurs, fertilisants et bientôt pesticides.
Les agriculteurs ne sont pas confinés, il faut bien qu’ils préparent les cultures pour notre alimentation, bien qu’une analyse des circuits entre la production et l’étal de nos commerçants réserve des surprises (mondialisation oblige).
Par contre le Ministre de l’Agriculture profitant de la crise du COVID19 lui en a profité pour réduire au minimum possible les distances de sécurité entre les habitations et les pulvérisations de pesticides. Contrairement à ce qui était prévu, pas de concertation avec ceux qui sont concernés : les habitants et les populations.
L’association Générations futures souligne « la difficulté des riverains de zones agricoles, qui confinés par le COVID19 chez eux risquent en plus de devoir rester fenêtres fermées et jardin condamné en raison des épandages de pesticides » (note1) et ne pourront pas s’échapper car il n’y a pas sur l’attestation de déplacement dérogatoire de motif « je sors de chez moi pour ne pas être intoxiqué »!
Pourtant, les pollutions, entre autres aux pesticides, renforcent notre vulnérabilité face au virus. L’expertise collective de l’Inserm sur les pesticides avait relevé les effets de plusieurs substances sur le système immunitaire. (note1)
Les Chartes de ZNT pourront attendre ! Les agriculteurs peuvent déroger aux distances minimales d’épandage s’ils s’engagent à mener la concertation à son terme une fois la crise passée. Ainsi encore une fois le Ministre de l’Agriculture fait passer l’intérêt des agriculteurs avant la santé de la population.
Texte paru le 30 Mars 2020 (voir ici) sur le site du ministère chargé de l’agriculture : Les promoteurs qui s’engagent à mener la concertation dès que le contexte sanitaire le permettra bénéficieront donc d’un traitement à part. Ils peuvent appliquer les réductions de distance dans l’attente de l’approbation de la charte et au plus tard jusqu’au 30 juin 2020. Seule condition : le préfet doit en être informé et accuser réception de la décision.
Il serait souhaitable que nos viticulteurs qui ont des vignes à traiter prés d’une habitation préviennent leurs habitants à l’avance (la veille) et respectent une ZNT d’au moins 10 mètres et s’abstiennent de pulvériser des CMR et PE. Nous ne doutons pas de leur engagement dans la réduction de l’usage des pesticides les plus toxiques pour la protection des habitants de Saint Antonin.
Note 1 : Extrait du Journal Reporterre du 6 avril 2020 / Marie Astier (Reporterre)
Voir aussi : https://reporterre.net/Pendant-le-confinement-les-epandages-de-pesticides-autorises-pres-des-habitations
L’équipe de SANV.
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