Charte de territoire relative à l’usage des pesticides ou
Chartes de Zone de Non Traitement : LA SUITE !
Si vous avez suivi l’actualité pour faire suite à notre 1ère information sur la Charte de ZNT publiée sur notre site vous avez certainement entendu parler de ce Maire qui avait pris une décision d’interdire la pulvérisation de pesticides à moins de 150m des habitations et lieux de vie de sa commune. Tollé général des agriculteurs et de leur syndicat majoritaire ( FNSEA) affirmant qu’il était impossible d’accepter cette décision. Plusieurs Maires ayant pris la même décision et la population appuyant ces décisions la panique a gagné le Ministre de l’Agriculture, Mr Guillaume, qui s’est empressé de faire valider sa Charte des ZNT en nous expliquant que le choix des distances de 5 à 10m déterminant les zones de non traitement de pesticides autour des habitations avait été défini en accord avec les scientifiques.
Des scientifiques qui affirment que les pesticides pulvérisés ne vont pas au-delà de 5 à 10m et même 3m pour certains c’est n’avoir jamais vu un agriculteur pratiquer une pulvérisation sur un terrain (Voir Annexe). Ceux qui habitent prés d’une vigne ont du apprécier cette affirmation. Il faudra nous expliquer pourquoi on trouve des traces de pesticides au Pôle Nord !
Le Ministère a donc lancé une consultation publique pour connaître l’avis de la population sur les projets de textes réglementaires (décret et arrêté) relatifs aux mesures de protection des personnes lors de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à proximité des zones d’habitation. La consultation est ouverte jusqu’au 1er octobre 2019 au lien suivant : http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/consultation-publique-sur-un-projet-de-decret-et-a2032.html.
Depuis quelques jours les agriculteurs et leurs représentants qui avaient défendu les ZNT ont fait volte face et déclarent que cela leur ferait perdre trop de surface cultivables. Il faut avoir entendu les champenois annoncer des pertes de 44 millions d’euro par an avec une ZNT de 10m. Evidemment avec des vignes à 1 million l’hectare !
Nous avons la possibilité de faire un grand pas vers la suppression des pesticides alors agissons. Votre association va se porter candidate pour participer aux discussions
Vous pouvez faire part de votre opinion sur ces projets dans la consultation et nous vous proposons ci dessous une réflexion du rédacteur sur cette question.
Point de vue
C’est le résultat de l’absence de réponse et de prise en charge par les gouvernements successifs de la problématique des pesticides et de leur dangerosité qui a entraîné cette réaction des Maires. On ne peut que saluer le fait que des élus locaux s’interrogent face à cet enjeu et cherchent les moyens pour y répondre.
Les pesticides de synthèse sont des produits toxiques aux impacts sanitaires et environnementaux graves.
La mise en place de distances d’interdiction de l’utilisation de pesticides de synthèse peut effectivement permettre de réduire les risques d’intoxications aiguës. Mais les pesticides se retrouvent dans l’air, l’eau, les sols, l’alimentation et des distances n’y changeront rien.
Ces projets de texte mis en consultation signent définitivement le désengagement de l’État d’une réelle politique publique de protection de la population vis à vis des pesticides. Nous devons rejeter ces textes et réclamer pour la protection des populations de sortir des pesticides sur tout le territoire, en commençant par interdire immédiatement les molécules les plus dangereuses (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens). Ce n’est pas une bande de 10m sans traitement qui évitera d’empoisonner les habitants, les enfants des écoles, de polluer les eaux et la terre.
Cette interdiction doit être accompagnée pour sa mise en œuvre par les agriculteurs de la mise en place de mesures économiques (aides au passage sans pesticides, aides à l’Agriculture Biologique) et commerciales (arrêt des importations de produits traités avec des pesticides interdits en France) permettant aux agriculteurs de changer leurs pratiques de culture, de relocaliser la production agricole et de ne plus empoisonner la population et eux-mêmes.
Proposer comme seule mesure de protection de confier à des organisations locales la production de chartes d’engagements dont on ne connaît pas le statut juridique, dont les mesures ne protègent pas et face auxquelles aucune mesure d’accompagnement n’existent c’est se moquer de toutes celles et ceux qui sont victimes de ces produits, habitants comme agriculteurs.
Vous pouvez aussi signer une pétition et je vous propose celle là :
http://communesanspesticides.agirpourlenvironnement.org
Rédacteur : Georges Baroni – le 22 Septembre 2019
Annexe à l’attention de nos amis les viticulteurs
L’étude ATMO 2018 pour la Nouvelle Aquitaine note la chose suivante :
« La volatilisation post-application a lieu à partir des sols ou de la végétation traitée et peut se prolonger pendant des semaines. Elle a été reconnue comme source de contamination et semble même, pour certaines molécules, être plus importante que la dérive qui a lieu au moment des applications. Le taux de volatilisation post-application est plus important dans la journée.
La température ainsi que les mouvements atmosphériques favorisent le transport des pesticides. Au contraire de la nuit où l’humidité va plaquer les gouttelettes de pesticides au sol tout comme le fait la rosée en matinée.
La volatilisation post-application se manifeste généralement par des processus d’évaporation, de sublimation et de désorption.
« Cela est confirmé par exemple sur le « Folpel » (anti mildiou CMR) où la contamination dure 12 jours après la pulvérisation (tests menés par Isabelle Baldi de l’université de Bordeaux, avec, en plus, le président de la FDSEA comme opérateur).
Donc des produits pulvérisés au sol et sur les végétaux, suivent ensuite un parcours non contrôlé.